Au moment des repas, que ce soit à la crèche ou à la maison, de nombreux enfants expriment très tôt des avis bien tranchés : ils adorent certains aliments et en rejettent d’autres catégoriquement. Cette sélection peut surprendre les adultes, mais elle s’explique par plusieurs facteurs liés au développement de l’enfant.
Le goût, un sens en construction
Dès les premiers jours de vie, les goûts de l’enfant commencent à se former. Par exemple, le lait maternel, naturellement sucré, développe une préférence pour les saveurs douces. Cette attirance pour le sucré n’est donc pas un caprice, mais une réponse instinctive.
Ensuite, au moment de la diversification alimentaire, chaque nouvelle bouchée devient une expérience sensorielle. Plus l’enfant goûte, plus il apprend à reconnaître, comparer et classer les saveurs. Cependant, il ne suffit pas de proposer un aliment une seule fois pour qu’il l’apprécie. Bien souvent, l’enfant a besoin de plusieurs tentatives pour accepter un goût nouveau.
Pourquoi certains aliments sont-ils systématiquement rejetés ?
Texture : Certains enfants sont sensibles à la texture (purée granuleuse, légumes croquants ou trop mous), ce qui peut provoquer un rejet même s’ils aiment le goût.
Couleurs ou apparence : Un plat trop mélangé, une sauce inconnue ou une couleur « inhabituelle » peuvent les déstabiliser.
Expériences passées : Une mauvaise expérience (plat trop chaud, indigestion) peut entraîner une aversion durable.
Phase d’opposition : Vers 2-4 ans, dire « non » fait partie du développement normal. Le repas devient parfois un terrain d’affirmation de soi.
À la crèche : une opportunité pour diversifier les goûts
Heureusement, la crèche offre un cadre idéal pour explorer la diversité des aliments. Les repas y sont organisés de manière régulière, dans un climat serein. Les enfants y observent leurs camarades manger, ce qui les encourage à imiter et à oser goûter.
De plus, les professionnels de la petite enfance savent reconnaître les préférences de chaque enfant, tout en les accompagnant vers la découverte. Ils ne forcent pas, mais incitent, valorisent et encouragent. Grâce à cette approche douce, de nombreux enfants finissent par apprécier des aliments qu’ils refusaient au départ.
La couleur joue un rôle dans les préférences alimentaires
Les couleurs des aliments influencent beaucoup les préférences des enfants. Par exemple, la couleur jaune est souvent associée à des aliments sucrés et gras, comme les frites ou les chips. Cette couleur vive est perçue comme un signal d’aliments énergétiques et appétissants, ce qui stimule l’appétit des enfants. Les légumes jaunes, comme le maïs ou les poivrons, pourrait attirer visuellement l’enfant et rendent les repas plus appétissants.
Comment accompagner les enfants face à leurs préférences alimentaires ?
Voici quelques pistes à adopter aussi bien à la crèche qu’à la maison :
Proposer sans forcer : la pression peut renforcer le refus.
Impliquer l’enfant : toucher, sentir, nommer les aliments avant de les goûter.
Jouer sur la présentation : la forme et les couleurs peuvent séduire visuellement.
Varier les textures : purée, croquant, soupe… un même aliment peut se transformer.
Créer un climat serein autour du repas : sans écrans ni tensions.
Les préférences de goûts très marquées chez les enfants sont normales et même nécessaires à leur construction. À travers elles, l’enfant explore, teste, et apprend à faire des choix. En crèche, comme à la maison, l’essentiel reste de proposer un cadre bienveillant, sans forcer, mais en éveillant la curiosité. Car plus on accompagne l’enfant avec patience et confiance, plus il développe une relation saine avec la nourriture.